lundi 24 mars 2008

Panique au Simplon Palace

Une demi-heure d'emission radio drole et parfois moqueuse sur mon periple autour du globe. Susceptible comme je suis, c'est plus pour la premiere raison que je le mets en ligne, mais il parait qu'on gagne a faire semblant d'encaisser avec detachement l'impertinence de ses congeneres. Dont acte.

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Panique au Simplon Palace

Ciao.

vendredi 21 mars 2008

Nancy reine du canal

Un voyage ne peut se terminer sans un retour aux sources, aux origines. D'autant moins quand ses chers parents resident dans la ville-source en question.
Me voila donc a Nancy, la Venise de la Lorraine, ou je suis alle me reccueillir sur la Place Stanislas, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Pour etre franc, les balades a Nancy m'ont surtout rafraichi (3 degres au thermometre ce matin). Mais se retrouver touriste dans sa propre ville - c'est la premiere fois de ma vie que je prends la Place Stan en photo - est un sentiment etrange et pas desagreable. Partir pour revenir et poser un regard nouveau sur des choses vues mille et mille fois : ca parait bateau mais ce n'est pas tout a fait faux...

Tournee familiale et mondaine de quelques jours dans mon fief lorrain avant de revenir a Paris et attaquer les choses serieuses : le statut de clochard celeste n'est malheureusement pas tres perenne dans notre societe francaise, et il va falloir trouver autre chose.

Tcho.

Ps1. Sylvie, effectivement l'idee de poursuivre le blog et de ne pas lacher le clavier aussi tot me demange. L'etude comparative de la qualite de la banette dans les differents arrondissements parisiens peut etre un angle d'attaque interessant, et permet d'aborder en marge des sujets plus superficiels comme la readaptation du voyageur a la vie sedentaire (combien de temps pour penser de nouveau a rester a droite sur l'escalator?) et professionnelle (coiffeur ou pas coiffeur avant l'entretien chez L'Oreal?).
Mais ce sera surement dans un autre blog. "Case retour"?

Ps2. Ma coloc Judith m'a fait l'honneur de concevoir une emission radio fort drole sur mon voyage et mon retour, et je ne resiste pas a l'envie de vous la faire partager. Il faut juste que je bidouille le truc techniquement, mais ce sera en ligne dans les prochains jours.

dimanche 16 mars 2008

Case retour

Me voila a Paris... Finalement un prolongement du voyage, puisque je dois maintenant decouvrir une ville qui va devenir la mienne.

Premieres impressions de retour: étrange de ne plus etre transpirant apres 3 pas dans la rue (passage de 39 degres a Salvador a une petite dizaine ici), d'entendre parler francais autour de soi, de dire merci (et pas obrigado, gracias ou thanks) a quelqu'un qui vous tient la porte, de mettre des fringues qui ne sortent pas de mon sac, de payer 1€ une baguette, de ne pas avoir de billets de bus a acheter vers une prochaine destination, de faire la vaisselle ou a manger... Plein de choses qui vous paraissent normales, mais qui ne faisaient plus partie de mon quotidien.

J'ai pris mes quartiers dans mon nouvel appartement, dans le 18me, avec Melanie et Judith qui colocaient ensemble depuis septembre. Chouette endroit.
Pas vraiment d'excursions dans Paris ce week-end, assez tranquille, mais une fete surprise avec pleins d'amis qui ont debarques samedi soir. Qu'est ce que c'est reposant de retrouver des gens qu'on aime, et de ne pas etre oblige de suivre le fameux parcours de conversation de voyage : Where do you come from, where are going, Where have you been, etc. Champagne, fromages et vins rouges ont accompagne a merveille cette soiree retrouvailles qui s'est prolongee jusqu'au petit matin.

Pas encore mis le nez dans les photos et les quelques commentaires de conclusions que je voudrais ecrire sur les pays traversees lors du voyage. Ca donnera donc l'occasion d'ecrire un autre message dans les prochains jours.

Ciao.

Ps. Tous, merci pour vos messages d'au revoir, mais surtout merci pour votre fidelite pendant ces 10 mois. J'ai pris beaucoup de plaisir a ecrire, et encore plus de plaisir a vous lire et a sentir a travers vos commentaires que, malgre les apparences, j'etais bien moins seul que j'en avais l'air...

jeudi 13 mars 2008

Salvadorevoir

Meme si, suite aux demandes repetees de mon public, sans qui je ne serais rien, je reprendrais la plume pour quelques messages de fin sur le blog une fois revenu en France (au moins pour le fameux Commentaire d'Or, et surement pour quelques classements alternatifs sur les pays que j'ai pu parcourir), une page se tourne... Je ne serais plus loin, sur la route, sous un autre soleil ou sous une autre pluie, avec d'autres gens d'autres pays...

Je prends mon avion ce soir, escale a Madrid demain matin pour arriver a Charles de Gaulle en fin d'apres midi. Forcement etrange. Je dois avouer que j'ai du mal a me representer l'atterrissage, l'arrivee, le retour. Je me sens rempli d'un voyage, qui s'il n'est pas extraordinaire parce que beaucoup de gens font des choses similaires, reste une sacree experience, et en meme temps vide d'un projet qui s'acheve, et qui laisse la place a quelquechose de paradoxalement connu (la vie en France) et inconnu (et maintenant?).

Enfin voila, la boucle est quasi-bouclee. Teheran-Salvador, ca fait une petite trotte, 10 mois de voyage pour traverser 19 pays et arriver demain a la fameuse case retour...

Au revoir.

dimanche 9 mars 2008

Morro de Sao Paolo

J'ai atteri dans un village de carte postale, pose sur une ile, aux rues de sable, aux maisons colorees, aux plages de sable fin et a l'eau bleue turquoise... Rythme nonchalant, noix de coco et caipirina, aux milieu des autres touristes, plutot nombreux dans ce village repute pour son cadre paradisiaque.

J'etais venu pour la plage, et c'est a ca que je me suis consacre ces 3 derniers jours. De toutes facons il fait trop chaud pour envisager quoi que ce soit d'autres...

Retour demain ou mardi a Salvador, je crois que j'ai ma dose de paresse sur transat, mais je n'ai pas une folle envie de revenir dans l'agitation salvadorienne... Je deciderais demain matin, tranquilo comme on dit ici.

Tchau.

Ps1. Colette, oui il y a beaucoup de touristes a Salvador, c'est la deuxieme ville la plus visitee apres Rio. Mais l'ambiance est vraiment differente, je crois que la-bas personne ne m'a rien demande en 4 jours... alors qu'il est impossible de marcher incognito 5 minutes a Salvador.
Tu t'envoles quand pour Sunnyvale?

Ps2. Marion, effectivement je manque de matiere pour comparer, car si les bresiliennes jouent le jeu (voir par exemple ci-dessous), je ne peux pas en dire de meme des lorraines. Je n'ai pas de souvenirs d'exhibitions marquees de fessiers au lac de la Madine.
Fred tu sembles avoir ton opinion, voire une preference assumee pour l'exotisme.

jeudi 6 mars 2008

Le silence est [Salva]dor

Morne plaine... Deux commentaires (merci Colette et Marion) pour trois messages. Ce n'est pas Waterloo, mais c'est loin d'etre Arcole. Je sens que si je veux remobiliser les lecteurs masculins, il va falloir laisser les eglises pour des photos de bresiliennes. En tanga evidemment, puisque les maillots de bain locaux sont coupes a minima.

Toujours a Salvador, ou j'ai assiste a la fete du mardi, ou tout le vieux centre se transforme en festival musical : scenes etablies ou improvisees, des groupes jouent a tous les coins de rues pour une foule de bresiliens dansants... Une sorte de Fete de la Musique, mais tous les mardis. Sympa.

Moins sympa en revanche, le harcelement touristique, que j'avais evoque dans mon message precedent, mais qui au bout de trois jours porte serieusement sur les nerfs. Je pensais etre immunise, mais ici ils sont particulierement forts.
Je crois que le pire est une fois installe a la terrasse d'un cafe ou d'un restaurant : statique, on devient la cible ideale, et c'est un defile ininterrompu, a peine si on a le temps d'avaler une gorgee de biere ou une fourchette de poisson entre les "Nao, obrigado" sytematiquement retorques a l'armee de vendeurs ambulants et extorqueurs divers.

Un chouilla genant aussi l'obligation au Bresil de faire particulierement attention ou on se promene. Je suis alle dans la ville basse aujourd'hui, et c'est vrai que c'est etonnant, on est dans un quartier tranquille puis on tourne au coin d'une rue, et changement de decors, c'est l'entree d'une favela. Ou il n'est pas tres raisonnable de se promener (malgre mon bronzage de bresilien, je crois que je ne fais pas completement illusion).

Je fuis demain a Morro de Sao Paolo, petite ville de plages posee sur une ile a 2 heures de Salvador. Je reviendrais lundi ou mardi pour les concerts.

Tchau.

Ps1. Colette, je te trouve severe, a part Rio la semaine derniere, je n'avais pas foule le sable d'une plage depuis... le 1er janvier et Mancora au Perou. Plutot un exploit quand on sait le nombre de plages paradisiaques qui existent en Amerique du Sud, non?

Ps2. Marion, le "tchau" de mes fins de messages, s'il rappelle effectivement notre patois local, n'est en fait que le Ciao bresilien, utilise ici aussi pour dire au revoir. La Lorraine et le Bresil auraient-il plus de points communs qu'on ne le pense?

mardi 4 mars 2008

Salvador noir

Salvador de Bahia est connue pour etre la plus africaine des villes bresiliennes : la population est a plus de 80% d'origine africaine, de nombreuses eglises celebrent un synchretisme religieux issu du melange entre Catholicisme et Candomble, religion originelle des esclaves transportes dans le Nouveau Monde, et les percussions sont partout.

Ville pauvre mais au centre ville historique admirablement conserve, et donc destination touristique frequentee. Le Pelo, le fameux centre, est quadrille par la police, et on croise un pandore a chaque coin de rue. Surement efficace contre les vols et aggressions, mais quand je me promene dans le quartier j'ai l'impression d'etre une espece protegee dans un parc naturel...
Balades d'ailleurs assez sacadees, puisque tous les deux pas on vous arrete pour vous proposer un hamac, des cacahuetes, un chapeau, des cigarettes, un maillot de foot, un cours de Capoera, une visite guidee, ou simplement pour vous demander de l'argent (cas le plus frequent). Legerement penible sur la longueur, ca me rappelle un peu les villes indiennes.

En flanant j'ai fait la connaissance d'un musicien du coin, qui me parle a toute vitesse en portugais (que je suis loin de maitriser), mais le peu que j'ai compris me laisse penser que c'est un type sympa. Il m'a invite a un concert ce soir, on verra. Salvador est reputee pour la musique, quel meilleur guide qu'un musicien?

Je vais aussi essayer de me trouver un bled tranquille pas trop loin - un peu fatigue du bus - pour passer quelques jours a la plage. Et je reviendrais a Salvador faire la fete avant de partir.

Tchau.

samedi 1 mars 2008

Brasilia

Decouverte de la capitale bresilienne aujourd'hui... Projet fou declenche a la fin des annees 50, ville construite a partir de rien en 3 ans seulement, et direction du programme monopolisee par un trio de visionnaires dont Oscar Niemeyer faisait partie, Brasilia est a la dimension de l'ambition necessaire a sa construction.
Un plan en forme d'avion ou d'oiseau, avec un centre administratif dispose autour du corps central, une "esplanade" moderniste de plus de 5 km de long. Les immeubles residentiels et commerciaux sont dans les ailes.
La plupart des batiments ont ete dessines par Niemeyer, et certains sont tres connus : la Catedral Metropolitana, les chambres des Deputes et du Senat, le Palais Presidentiel. Mais ce qui frappe vraiment, en plus de ces edifices, c'est l'homogeneite. Rare de voir une ville dont la partie principale, le centre, a ete dessinee d'un trait, par le meme homme.

Pour etre honnete, c'est impressionant, mais je ne peux pas dire si je suis conquis ou non... les echelles sont demesurees, l'esplanade principale s'etend a perte de vue, les ministeres sont alignes les uns a cote des autres, de part et d'autre du Parlement; la Bibliotheque, le Musee d'Art Moderne et la Cathedrale, tous d'un blanc immacule, se succedent dans un ensemble saisissant... et on se sent tout petit. Il faut marcher et marcher pour aller d'un batiment a un autre, seul au milieu d'avenues qui ressemblent a des autoroutes, puisque Brasilia n'est pas un espace pour pietons, et que la voiture est partout...
De beaux moments tout de meme, comme le Santuario Dom Bosco, eglise dont les 4 murs sont composes de vitraux bleus, la Catedral Metropolitana et ses archanges suspendus au toit conique, le Musee d'Art Moderne et sa demi sphere simplissime, le Parlement, central et elegant ou la place des 3 pouvoirs, articulee autour des chambres legislatives, du Palais Presidentiel et du Palais de Justice.
Le reste, c'est a dire les voies de circulation et les batiments "communs", m'a rappele les capitales sovietiques d'Asie Centrale. En plus fou.

J'ai essaye de me mettre a la place des fonctionnaires bresiliens, demenages de Rio, ville de fetes, de plages, de collines et d'iles charmantes, pour Brasilia, projet moderne, seduisant mais deroutant, pose sur une plaine au milieu de nulle part. Il y a du y avoir quelques grimaces...

Depart demain vers Salvador, dernier mais long trajet, puisque j'en prends pour 24 heures. J'espere retrouver un peu de soleil, parce que j'ai pris des sacrees sauces aujourd'hui pendant ma balade.

Tchau.

Ps1. Salut Christian, je pense qu'on ne peut pas faire plus different qu'un Temple bouddhiste et une eglise Nieyemerienne, mais dans le fond je ne me sens pas si loin de vous... Vous etes deja passes par Angkor ou vous vous le gardez pour la fin?

Ps2. Colette, egoiste, moi? Surement, mais si mon voyage a pu distraire voire susciter la curiosite de quelques lecteurs, alors je me sens moins coupable, voire quasi le plus heureux des hommes...
Et c'est vrai que ca sent la fin : moins de deux semaines maintenant. Difficile de realiser en fait.

Ps3. Salut Valentine. A priori oui, ca va, je me porte bien et je vais toujours de surprise en surprise : il y a surement plus malheureux que moi.

 

Depart a la case retour (du monde), le blog du voyage autour du monde de Thomas Prudhomme